Réhabilitation de la Cité des Electriciens à Bruay-la-Buissière

Située à moins de 800 m du coeur historique de Bruay-la-Buissière, la cité n°2, dite Cité des Electriciens, a été construite en 1856. Elle comportait 62 logements ; il en reste aujourd'hui 43. Elle présente aujourd’hui son aspect originel, aucune opération de réhabilitation n'ayant été entreprise depuis sa création.

La cité n°1 (construite en 1854) ayant été détruite, la cité n°2 constitue un exemple assez exceptionnel d'habitat minier précédant la construction massive des corons. Elle est identifiée comme étant la cité la plus ancienne du Bassin Minier Ouest.

Elle correspond aux premiers types d'habitat spécifiquement liés à l'exploitation des mines, encore influencés par les modèles ruraux mais adaptés et implantés suivant de nouvelles configurations urbaines, comme de petits ensembles autonomes.
Mission 2004





Les vitraux de l'Hôtel de Ville, inscrits à l'inventaire supplémentaires des monuments historiques, ont été réalisés en 1929 par Alfred Labille. Ils évoquent des scènes minières de la fosse 5 entre 1920 et 1929.
La Ville de Bruay-la-Buissière s’est engagée dans une démarche de protection et de valorisation de son patrimoine, concomitamment avec la maîtrise d’une Opération de Renouvellement Urbain et avec la mise en place d’une ZPPAUP. La cité des Electriciens constitue un élément prépondérant de cette démarche volontariste qui s’inscrit à la fois dans une problématique de développement local, de restructuration urbaine et de développement touristique de l’agglomération.

U
n consensus s’est établi dès le début de l’étude sur le fait de ne pas envisager un Centre d’interprétation supplémentaire axé sur l’histoire de l’exploitation du charbon et de la vie quotidienne des mineurs dans les mines.

Un scénario tendanciel, fondé sur la notion de médiation culturelle du paysage, a été dégagé pour la réhabilitation de la Cité des Electriciens. En effet, la complexité particulière du paysage de l’ancien Bassin minier appelle une lecture singulière, une approche artistique et créative adaptée et un accompagnement symbolique de son devenir. Entité urbaine au centre des lieux d’extraction, la Cité des Electriciens est une représentation en miniature du Bassin minier, c'est un lieu éloquent qui exprime l’histoire du territoire et sa vérité. L’objectif est de s’appuyer sur l’histoire de la Cité des Electriciens pour attirer des publics et les conduire à élargir leurs perceptions du paysage minier.

L'équipement sera composé de deux logis-témoins, d'un vaste espace d'exposition temporaire (deux volumes architecturés en fer et en verre), d'un auditorium, d'un espace de création multimédia, d'un centre de documentation, d'ateliers pédagogiques, d'ateliers-logements pour artistes et d'un centre d'hébergement collectif pour l'accueil de classes de découverte et de publics adultes (comités d’entreprises, associations...).

Plan-masse du projet et plan lumière :
(conception Bruno Donzet, directeur de Prospective & Patrimoine, notre partenaire sur cette mission)

Ce futur pôle va générer une dynamique à plusieurs échelles car son programme entre en résonance
- avec différents projets locaux (Institut d’Urbanisme et du Paysage de Béthune, accueil d’artistes en résidence au Manoir de Baillencourt, Pôle Image de Bruay, Groupement de recherche sur la problématique minière à l’initiative de l’Université d’Artois, etc.) ;
- avec le projet de territoire d’Artois Comm (recherche de l’équilibre entre rural et urbain autour du bipôle Béthune-Bruay, amélioration de la qualité du paysage urbain et préservation du paysage rural, constitution d’un territoire numérique, etc.) ;
- avec l'obtention du label UNESCO Patrimoine Mondial de l’Humanité pour le Bassin Minier.

Plusieurs caractéristiques du projet de la Cité des Electriciens peuvent, si la volonté politique va dans ce sens, le rapprocher du programme national « Espaces Culture Multimédia » (ECM) et ouvrir des perspectives sur une labellisation « Pays d’art et d’histoire » pour le territoire.
Le Nord Pas-de-Calais a besoin de pôles d'excellence, au plan culturel mais aussi au niveau de la recherche, qu'elle soit scientifique ou artistique. Dans cette perspective, l'exigence qui préside à la démarche du futur Pôle « Cité des Electriciens » vise à participer à la révolution culturelle d'une population marquée par deux siècles d'industrie lourde.